Aujourd’hui, offrir un seul restaurant ne suffit plus pour un nouvel hôtel. Il faut proposer une diversité de cuisines, de menus et de tables – et le Chancery Rosewood de Mayfair ne fait pas exception. Récemment ouvert, le second établissement londonien de Rosewood se présente comme une destination culturelle et culinaire.
Pour suivre le rythme de nombreuses nouvelles adresses culinaires, le Chancery Rosewood a intégré huit restaurants dans l’historique ancien siège de l’ambassade américaine sur Grosvenor Square. Parmi ces restaurants décontractés se trouve Serra, choisi pour marquer l’ouverture de l’hôtel, susciter l’intérêt des gastronomes et mettre en valeur ce bâtiment au classement Grade I.
Les intérieurs, conçus par AvroKo Design, impressionnent dès l’entrée. Les mêmes accents dorés encadrant l’accès au Chancery Rosewood se retrouvent à l’intérieur de Serra, sublimés par une palette naturelle mêlant pierre, rotin, verts émeraude et ors jaunes, baignés de lumière naturelle. À la tête de la cuisine, le chef Alex Povall, ancien de maisons renommées, a pour mission d’apporter l’esprit chaleureux de la Méditerranée méridionale à Mayfair.
La capitale a-t-elle besoin d’un autre restaurant méditerranéen ? Pas forcément. Londres est un melting-pot de cuisines du monde, et les saveurs méditerranéennes – France, Italie, Grèce, Espagne – y sont déjà bien représentées. Cette cuisine est largement appréciée dans de nombreux hôtels et restaurants haut de gamme du quartier.
Serra fait un choix sûr mais satisfaisant. Dans un contexte d’ouverture sous haute surveillance, comme celle du Chancery Rosewood, l’objectif est d’attirer les convives et d’assurer une ambiance vivante. Proposer des plats populaires tels que pâtes, pains plats à partager et viandes grillées est un moyen efficace d’y parvenir.
L’atmosphère chez Serra, depuis une banquette en velours vert moelleux, est chaleureuse. Tandis que parfums de pitas au babeurre fraîchement cuits et de koulouris au sésame flottent dans l’air, arrivent dips comme le tahini battu à l’ail confit et le taramasalata nappé de graines torréfiées, dissipant immédiatement toute idée de simple restaurant méditerranéen.
Le menu reflète une ambiance italienne, avec des sections proches des primi et secondi. On débute par des options « crues et marinées » comme les sardines fumées de Cantabrie et le crudo de thon frais, avant d’enchaîner sur des entrées à partager. Le pain plat croustillant garni de pancetta, burrata fumée et tomate confite imbibée d’huile d’olive se distingue particulièrement.
Les pâtes impressionnent avec des classiques revisités, tels le rigatoni alla zozonna avec saucisse de bœuf fumée et jaune d’œuf, ou les gnudi à la ricotta, épinards, crème et graines, disponibles en deux tailles. La plus petite portion est idéale si vous envisagez une des grandes assiettes à partager ou des grillades.
Les plats principaux poursuivent cette thématique de cuisine copieuse et accessible : poisson entier du jour grillé simplement – comme le turbot au citron et huile d’olive –, souvlaki de porc Middle White, épaule d’agneau épicée avec tzatziki, et poulet de Devon entier relevé de piment calabrais. Le menu propose aussi des pommes de terre frites au sel d’algue, préparées en couches et cuites au beurre clarifié pour un intérieur fondant et une croûte croustillante parfaite.
La traçabilité est chère à Serra. Le chef s’est associé à des fermes locales et fournisseurs méditerranéens, proposant notamment une feta affinée 12 mois en fûts de Grèce servie avec tomate datterni et olives noires, ainsi que les meilleurs produits italiens comme les tomates San Marzano et les citrons siciliens. Les menus évoluent au fil des saisons, tout comme les sélections de vins et cocktails.
Le service est à la fois chaleureux et efficace. Lors de notre visite, un sommelier unique pour tout l’hôtel offre d’excellentes recommandations issues d’une cave soigneusement sélectionnée dans les vignobles méditerranéens. La carte des cocktails mise sur des créations inspirées de la Méditerranée comme le Aegean Gin Tonic ou une sangria au brandy, réduction de sangria et fruits frais.
Enfin, en dessert, on retrouve un budino au chocolat noir avec cerises et mascarpone, un pudding moelleux aux dattes et sésame, ainsi qu’un cheesecake pistache et miel. Le budino, qui signifie « dessert sucré » en italien, clôt parfaitement le repas.
En tant que premier restaurant ouvert à toute heure au Chancery Rosewood, Serra porte des attentes importantes et réussit son pari. Tout en jouant la carte d’une cuisine largement appréciée, l’établissement se distingue par ses intérieurs, son ambiance et sa gastronomie. Pour un dîner sûr dans l’une des nouvelles adresses luxueuses de Londres, Serra s’impose comme un choix solide.