La maison de mode italienne Valentino s’intéresse aux liens profondément personnels entre l’identité et la manière de s’habiller avec sa dernière collection saisonnière.
Pour l’automne/hiver 2025, la maison explore l’intimité des styles personnels de sa clientèle à travers une perspective avant-gardiste. La nouvelle campagne du directeur créatif Alessandro Michele, intitulée « Le Méta Théâtre Des Intimités », relie ce sens de soi à une image sublimée d’un lieu privé et discret du quotidien : les toilettes.
« J’ai choisi de ne pas consommer la dernière tendance ; j’ai plutôt décidé de laisser les images et les interrogations se déposer et grandir au sein d’une excavation verticale », a déclaré M. Michele.
« D’où la nécessité de convoquer les thèmes du défilé automne-hiver 2025-2026, Le Méta Théâtre Des Intimités, pour continuer à interroger le lien étroit entre identité et pratiques du vêtement », a-t-il ajouté. « Voici de nouveau les toilettes publiques : un lieu contre, où se mêlent les dimensions privée et relationnelle, où le visible défie l’invisible, où la décence heurte le plaisir coupable et où l’exposition flirte avec l’occlusion.
« C’est un espace liminal qui, dans cette campagne, s’enrichit de nouveaux corps, regards et rencontres, devenant une scène inébranlable de possibles. »
Visage public
Photographiée par le Britannique Glen Luchford, photographe de mode et réalisateur, la série d’images fixes et le court-métrage associé plongent les spectateurs dans une vision onirique et sophistiquée d’une salle de bain publique.
Une large distribution de mannequins, dont la chanteuse et auteure-compositrice américaine Claire Elizabeth Cottrill, mieux connue sous le nom de scène Clairo, ainsi que l’artiste visuelle californienne Kembra Pfahler, convergent dans cet espace stylisé. Entouré d’un décor et d’éléments rouge profond, le groupe se reflète tour à tour dans les miroirs de la salle de bain, dans différentes cabines et au sein d’une baignoire centrale.
Valentino présente Le Méta Théâtre Des Intimités
À travers cette campagne, dont le titre se traduit par « Le Méta-Théâtre des Intimités », la marque poursuit un récit qui s’articule autour d’un espace public, initié lors d’un récent défilé. M. Michele perçoit cet espace comme « une scène liminale entre intimité et exposition », où les individus préparent leur identité dans l’intimité des toilettes avant d’affronter le monde.
« Nous savons que la mode a toujours été un langage de l’apparence, un dispositif qui met en scène les corps et les expose au regard », a expliqué M. Michele.
« Même dans notre dimension la plus intime, nous ne pouvons échapper à cette nature exhibée », a-t-il ajouté. « Les vêtements certifient leur statut de seconde peau, le moyen par lequel nous choisissons de nous montrer sur la scène de la vie. »
La bande sonore électronique « Club 20 » du musicien norvégien Otha accompagne les images.
M. Luchford, collaborateur régulier de Valentino, apporte sa touche signature à la campagne. Il était également derrière l’objectif de la récente campagne automne/hiver 2025 d’une maison de mode britannique, qui adopta un thème gothique victorien.
La collection automne/hiver 2025 de Valentino, qui comprend prêt-à-porter, chaussures, sacs, bijoux et divers accessoires, est désormais disponible en ligne et en boutique.
Un vent de changement
Au sein de la maison italienne, et dans cette nouvelle initiative automne/hiver, les opérations et les constantes créatives sont revisitées.
Le Méta Théâtre Des Intimités marque un départ stylistique par rapport aux campagnes précédentes sous la direction de M. Michele, l’esthétique rétro des années 70 et 80 ayant été remplacée par une vision plus moderne du luxe.
Récemment, l’entreprise a fait ses adieux à son PDG de longue date, Jacopo Venturini, remplacé par Riccardo Bellini, cadre expérimenté du secteur du luxe.